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ReportagePar L. Parisot Source archives : - Pathé Gaumont - BNF © France 3 |
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Les sites du Mort-Homme et de la Côte 304 furent de véritables « batailles dans la bataille ». Le contrôle de ces buttes permettait de dominer le théâtre des opérations, d'où leur intérêt stratégique et la rudesse des combats qui s'y sont déroulés.
Le site du Mort-Homme (ou « côte 295 » car à 295 m d'altitude) est une butte à 2 km au nord de Chattancourt, sur la rive gauche de la Meuse. Après la prise du fort de Douaumont, le 25 février 1916, la progression allemande se voit très fortement ralentie par l'armée française. Un front est reconstitué. L'armée allemande décide alors d'attaquer par la rive gauche de la Meuse. La bataille va durer 10 jours, du 6 au 16 mars 1916. Elle sera finalement prise par les Allemands au terme d'une véritable boucherie o les combattants des deux bords connaîtront toutes les souffrances. Les soldats français ne récupéreront le site que le 20 août 1917, au terme de longs mois meurtriers. Le secteur est devenu un désert, l'endroit a été tellement pilonné par les obus que la côte a perdu 12 m d'altitude ! Sur le site trône aujourd'hui le « monument du squelette ».
L'armée allemande attaque ensuite, le 20 mars, la « côte 304 » à l'ouest, qui couvrait de son feu le Mort-Homme. Elle est située au cœur d'une forêt d'épicéas et de pins noirs. Jusqu'en avril, un déluge de feu s'abat sur les lignes françaises. 120 coups d'obus à la minute, en 6h c'est parfois 50 000 obus qui s'abattent sur le site. En juin, la 11ème division bavaroise atteint le sommet sans toutefois parvenir à contrôler l'ensemble de la butte. Les lignes sont si proches qu'un soldat français parti au ravitaillement se retrouve dans les lignes allemandes. Au total, 10 000 poilus y trouveront la mort. Un obélisque et une nécropole de 3417 tombes ainsi que deux ossuaires de 1500 corps chacun se trouvent sur le site. Un sentier balisé d'une heure environ permet de se promener dans cette forêt historique.
Malgré ces succès, l'offensive générale allemande sur les deux rives de la Meuse est arrêtée par les Français. C'est sur de tels sites que s'est forgé la triade infernale de la vie du poilu à Verdun : le fer, le feu et la boue.
par Adrien Chobaut
source d'information : http://www.mylorraine.fr/article/le-mort-homme-et-la-cote-304/2207